Vivre le Sud - Racines

Je marche sur le sable, l’équilibre incertain
La chaleur m’envahit et l’océan me grise
Immensité de blanc, infinité de brise
Je flotte bien au-delà de la mer sans teint

Qu’ai-je pris du passé, de ces siècles perdus
Et faut-il avoir peur de l’avant indécis ?
Mon pas hésite, vacille, comme si j’étais pris
De boissons exotiques d’un degré imprévu

Le sol qui quelquefois se dérobe et s’en va
Vers des contrées lointaines qui attendent tout bas
Me pousse sans douceur et déjà me repousse
Vers l’oubli des couleurs et des odeurs douces

Racine arrachée, à jamais tu me manques
Un petit coin de toi au cœur d’une restanque
Rejaillit et irrigue comme une source pure
Mes terres asséchées et ma robe de bure